lundi 4 novembre 2013

"Municipales : lettre ouverte aux candidats

A l’occasion de la venue de Marine Le Pen pour le lancement de la campagne des municipales de son parti, la section de Corse de la LDH s’adresse à tous les autres candidats à ces élections.
Bien qu'il puisse, pour partie, se réclamer d'une tradition politique centenaire, le boulangisme, le FN n’est pas un parti comme les autres - de par son origine : un regroupement , il y a 40 ans, de néofascistes, d’anciens collaborateurs, de soldats perdus de l’OAS, de poujadistes ; héritage assumé par Marine Le Pen, lors de son accession à la présidence du FN en 2011 - de par son « idéologie de la xénophobie sociale et économique », la préférence ou la priorité nationale, comme le rappelle le président du Conseil représentatif des institutions juives de France - de par ses alliances européennes, par exemple au sein de l’Alliance européenne des mouvements nationaux.
Le FN est un parti d’extrême-droite. Il se joue de la crise sociale, démocratique et identitaire, des peurs, voire de la réalité d’un déclassement et d’une dépossession. Il dénonce de manière obsessionnelle l’immigration, l’Europe et le Système, ses partis démocratiques, ses associations et ses syndicats, sans autre réponse que le repli sur soi et le rejet des autres.
Le FN n’a pas de projet pour les Corses : avant-hier, CFR, puis « Français d’abord » sous Holeindre ; ensuite plus nationaliste que les nationalistes sous Martinelli ; aujourd’hui, il prône la France, rien que la France, couleur « bleu marine ». Pour lui, la Corse n’est qu’un territoire électoral à conquérir afin d’accéder au pouvoir central.
Le FN prospère grâce aux renoncements et aux accommodements des autres, voire aux accoutumances de certains. Fort de ses résultats aux présidentielles, il espère disposer d’un pouvoir de nuisance aux municipales, avec l’objectif de quelques élus locaux, mais surtout la possibilité de pousser, par la base, à la tentation d’alliances politiques durables.
Malgré ses réponses illusoires et dangereuses pour les libertés,  le FN est en capacité de capter un électorat désabusé et en colère. Il faut lui opposer des projets municipaux porteurs de démocratie, qui mobilisent les citoyens et préviennent l’abstentionnisme, en apportant des réponses concrètes d’accès aux droits pour tous, de promotion du bilinguisme et de la diversité culturelle. Face à l’extrême-droite, la LDH en appelle à tous les candidats aux municipales, de gauche, de droite, nationalistes, à tous les républicains attachés aux principes d’égalité et de fraternité, à prendre leur part de responsabilité. Ensemble, refusons que la haine fasse programme."