Fréquemment la LDH reçoit et entend
l’indignation de citoyens et d’associations outrés et touchés par des propos
corsophobes tenus lors d’émissions radiophoniques ou télévisuelles. Les
derniers en date sont ceux de l’animateur
Pierre-Emmanuel Barré sur Canal +, le 9 janvier. Dans son exercice de
provocation, l’animateur valide l’actualité d’une citation de Strabon
présentant ainsi les corses : « Les populations confinées dans les
montagnes sont plus sauvages que les bêtes fauves. Quand les généraux romains
vont y prélever des esclaves, ils peuvent observer la physionomie étrange de
ces hommes des bois, farouches et abrutis comme des bestiaux, lassant par leur
apathie les maîtres qui les ont achetés jusqu’à leur faire regretter le peu
d’argent qu’ils leur ont coûté ». D’autres paroles insultantes énoncées
par Pierre-Emmanuel Barré pourraient être extraites de son portrait à charge
des Corses.
La LDH n’a pas vocation à se préoccuper
des émissions humoristiques qui participent de la liberté d’expression.
Toutefois, l’exercice de cette liberté comporte des devoirs et des
responsabilités : dénigrer une communauté ne peut être un divertissement
anodin, on ne peut insulter et blesser une communauté en toute impunité. Les
propos anti-corses se banalisent et contribuent à une normalisation des
expressions xénophobes : on ne peut s’arrêter à ce constat et demeurer impuissant.
Très récemment, nous avons avec la Ligue
Corse de football, produit un communiqué à ce sujet pour des propos énoncés sur
France 5 lors d’une émission « C dans l’air » - sur le thème
« les corses sont racistes ».
Plus anciennement, en 2001, nous avions
notamment interpellé l’Assemblée de Corse lors de l’affaire des « agités
du JT », émission de France Inter. Une
motion avait été adoptée portant la décision de créer un groupe de
travail « chargé de formuler des propositions de nature à défendre de
manière collective la communauté corse ».
Antoine Sollacaro avait alors
déclaré, au nom de la section de Corse de la LDH, dont il était le président :
« Nous sommes devenus nous, les Corses, les cobayes d'une haine raciale
d'autant plus facile qu'elle échappe à la loi. Les Corses ne sont pas une
ethnie, la qualité de peuple leur est déniée, ils ne sont pour la plupart ni
arabes ni noirs, peu d'entre eux sont juifs, il n'y a dès lors, aucun risque à
les traiter : de sauvages inadaptés, de débiles au regard vide … »
Nous interpellons à nouveau l’Assemblée
afin qu’elle envisage les possibilités d’agir contre ces
discours corsophobes qui alimentent et entretiennent dans l’opinion le rejet
des autres.
Dans le même temps, nous adressons un
courrier au Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, M. Olivier Schrameck,
et au Directeur de Canal+, M. Bertrand Meheut, pour leur faire part de notre
indignation.»
Liens : France 3 Corse Via Stella
Corsenetinfos
Corsica infurmazione
Ecouter l'interview d'André Paccou sur Alta frequenza
Article de Corse-Matin le 8/02
Lire le courrier envoyé à M. Schrameck, Président du CSA, et M. Meheut, Président du groupe Canal+ :
Des propos insultants pour la communauté corse ont été tenus par Pierre-Emmanuel Barré au cours de l'émission "La nouvelle édition" le 9 janvier sur Canal +.
Liens : France 3 Corse Via Stella
Corsenetinfos
Corsica infurmazione
Ecouter l'interview d'André Paccou sur Alta frequenza
Article de Corse-Matin le 8/02
Des propos insultants pour la communauté corse ont été tenus par Pierre-Emmanuel Barré au cours de l'émission "La nouvelle édition" le 9 janvier sur Canal +.
Dans un exercice de provocation,
l’animateur valide notamment l’actualité d’une citation de Strabon présentant
ainsi les corses : « Les populations confinées dans les montagnes
sont plus sauvages que les bêtes fauves. Quand les généraux romains vont y
prélever des esclaves, ils peuvent observer la physionomie étrange de ces
hommes des bois, farouches et abrutis comme des bestiaux, lassant par leur
apathie les maîtres qui les ont achetés jusqu’à leur faire regretter le peu
d’argent qu’ils leur ont coûté ».
Devant de tels propos, la section
de Corse de la Ligue des droits de
l’Homme exprime sa plus vive indignation.