samedi 17 septembre 2016

Prisonniers politiques : conférence de presse de la section pour annoncer sa participation à la manifestation du 24 septembre appelée par l'Associu Sulidarità

« Prisonniers politiques : une répression anachronique qui empêche la paix »

Depuis plusieurs années, la LDH est engagée aux côtés de Sulidarità pour dénoncer les procédures antiterroristes fondées sur l’inégalité en droit devant la loi parce qu’elles sont dérogatoires au droit commun. Nous avons sans relâche dénoncé le traitement d’exception et l’arbitraire qui est fait aux prisonniers politiques en particulier en matière de détention provisoire, de rapprochement familial, d’accès aux libertés conditionnelles.

En 2014, nous avions porté une plateforme commune « Prisonniers politiques, une urgence sociale et politique ». Il faut constater aujourd’hui que l’urgence n’a que trop duré. 
D’autant que nos revendications reposent sur la volonté de contribuer au dialogue avec le gouvernement que les Corses et leurs élus appellent de leurs voeux pour construire, de manière durable, une société apaisée.
Nombreuses ont été les réunions publiques, conférences de presse, manifestations  pour mobiliser les responsables politiques et la société civile sur cette question qui aujourd’hui est la porte d’entrée d’un processus de paix, d’un dialogue entre la Corse et la République qui permettrait de contribuer au développement démocratique.
Nombreuses ont été aussi les rencontres avec les autorités de l’Etat pour expliquer et maintenir le dialogue. Ce fut le cas en 2015, lorsqu’avec les présidents de l’Exécutif, de l'Assemblée de Corse, des groupes de la précédente mandature, avec des représentants de l'Associu Sulidarità et d’ Aiutu Paisanu, nous avions rencontré Madame Taubira. Ce fut le cas encore récemment en 2016 avec le conseiller juridique du 1er ministre lors de sa venue en juillet, avec le directeur de cabinet du Garde des Sceaux lors de sa venue en septembre.

Nous sommes au-delà de ce que nous appelions « urgence » en 2014, au lendemain du dépôt des armes du FLNC. Deux années sont passées. Le silence des bombes ne veut pas dire que la société corse est rentrée dans une phase de « normalité ». La situation se fragilise au risque de gâcher l’avenir en n’entendant pas les volontés qui s’expriment en Corse d’ouvrir une autre page. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas avancer dans un processus de paix tant qu’il y aura le fardeau de la répression politique. C’est une question d’intérêt général pour la Corse.

Des procès sont attendus. Parmi ceux qui seront jugés pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », il y a des personnes souffrantes dont le droit à la santé n’est pas respecté, il y a des étudiants dont le droit d’étudier est malmené, des personnes en deuil qui restent isolées, des mises en liberté refusées par le Parquet, des détentions provisoires qui valent plus que des peines. Parmi ceux qui ont été condamnés, il y a des rapprochements refusés parce que l’exécutif fait pression, en la personne du 1er ministre, sans respect de la séparation des pouvoirs. A cela s’ajoutent les restrictions de libertés prévues par l’inscription au Fijait pour ceux qui ont purgé leur peine et sont de fait soumis à des restrictions de liberté de manière rétroactive.

Il est temps de mettre fin à des situations d’injustice qui bloquent le devenir d’un développement démocratique en Corse. Il faut en finir avec le contentieux antiterroriste. En ce sens la demande d’amnistie est légitime : elle engage la société corse vers la paix.
Parce que le règlement de la situation des prisonniers politiques touche la vie de familles et leur dignité, engage le respect des droits et des lois, concerne la paix de la société corse, nous serons à la manifestation du 24 septembre à Ajaccio. 

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Article de Corsenetinfos

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