La section présente aux côtés de Jean-Marc Dominici et de Patrice Lepidi lors de la conférence de presse à Bastia ce vendredi 2 mars.
La direction des finances publiques leur réclame la somme exorbitante de 57 960 euros à payer sous trente jours sous peine de saisie de biens. Cette somme est réclamée au titre des dommages et intérêts dus à l'état suite à leur condamnation, en avril 2010, par la cour d'Assises spéciale de Paris.
TEXTE DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE :
"Imaginez-vous
un instant à la place de Jean-Marc et Patrice.
Vous recevez un
courrier des Impôts. Vous l’ouvrez. Vous découvrez que l’administration fiscale
vous réclame près de 60 000 - soixante mille euros. A payer dans le mois.
Avec le droit à un recours qui n’en est pas véritablement un et qui n’est pas suspensif.
Imaginons ce
qu’ont ressenti Jean-Marc, Patrice et leur famille face à cette violence.
Il y a quelques
jours, lorsque nous nous sommes téléphonés pour cette conférence de presse et
pour vous dire que la Ldh serait à vos côtés, l’un de vous m’a fait cette
remarque : « Je comprends que des agriculteurs se suicident lorsqu’ils
sont confrontés à des problèmes financiers qu’ils ne peuvent plus
résoudre ».
Evidemment, il
nous faut chasser cette idée morbide de nos esprits. Mais comment ne pas
comprendre votre désarroi, votre colère. Car les conséquences de cette demande
de l’administration fiscale sont simples : des familles seront plongées
dans la grande difficulté financière, dans la précarité. Cette demande des
impôts justifiée par un jugement de l’antiterrorisme est la porte ouverte à la
pauvreté.
Dans cette
affaire, dans votre affaire, Jean-Marc et Patrice, le temps n’est plus à la
justice pénale. Il est à la justice sociale. Tel est le sens de notre présence
à vos côtés aujourd’hui.
Que
demandons-nous ?
De la part de l’administration
fiscale d’apporter une réponse adaptée à votre situation.
Mais nous avons
aussi une exigence politique : celle d’en finir avec l’antiterrorisme et
ses conséquences aujourd’hui encore alors qu’il n’y a plus d’action clandestine
depuis près de 4 ans.
Nous devons
passer d’une revendication protestataire pour l’amnistie à une demande d’amnistie
concrète, utile, nécessaire qui met fin au volet financier des condamnations
prononcées dans le cadre de l’antiterrorisme pour les militants nationalistes.
Nous pouvons
aussi poser la question du FIJAIT qui ne doit pas s’appliquer aux personnes
ayant purgé leur peine.
C’est en ce sens
que la LDH adressera un courrier aux présidents et aux élus de l’Assemblée de
Corse leur demandant d’inscrire à l’ordre du jour des discussions engagées,
certes difficilement, mais désormais engagées, avec l’Etat cette amnistie
concrète, utile et nécessaire.
Il est temps d’en
finir avec l’antiterrorisme, de tourner la page et de s’occuper de l’avenir de
la Corse.
Nous avons tant
à faire."