mardi 6 février 2018

Communiqué de la section - droit à la défense

"La Ligue des droits de l'Homme est interpellée par les propos du Président de la République tenus lors de la cérémonie d'hommage au préfet Claude Erignac ce mardi 6 février.
Alors qu'il affirme la nécessité de l'Etat de droit, il déclare dans le même temps "ce qui s'est passé ici ne se plaide pas". Il semble pour le moins contradictoire d'associer l'Etat de droit et dans le même propos la négation du droit à la défense constitutif du procès équitable et d'une justice démocratique."

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Le Point

samedi 3 février 2018

Inauguration de la rue Antoine SOLLACARO à Ajaccio : hommage à l'homme qu'il fut, aux côtés des siens

France 3 Corse Via Stella
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Texte d'André PACCOU :

"Monsieur le Maire,
Chère Jeanine, Chère Anna-Maria, Cher Paul,
Mesdames et messieurs,

Il y a quelques jours, Monsieur le Maire, vous précisiez dans la presse, le sens que vous souhaitiez donner à cette cérémonie : « Honorer l’homme que fut Antoine Sollacaro ».

Evidemment, l’émotion, la douleur sont toujours présentes. Mais vous avez raison. Il nous faut aller au-delà. Et répondre ainsi au silence de l’institution judiciaire. Ne pas laisser les citoyens s’enfermer dans ce silence avec le risque évident d’une banalisation et de l’oubli.

Il nous faut aller plus loin, dépasser la colère qui nous habite encore et veiller à transmettre ce qu’Antoine nous a légué.

Transmettre notamment son incessant combat contre l’arbitraire, de la cour de sûreté de l’Etat à la loi antiterroriste. Avec Antoine, nous partagions une inquiétude, celle d’une contagion du droit ordinaire par l’exception et des atteintes aggravées contre la justice et la liberté.

Nous partagions aussi le constat d’une justice plus sévère avec les pauvres. Antoine n’a jamais hésité à défendre certains d’entre eux sans rien leur demander en retour parce qu’être avocat, c’était pour lui, protéger les plus faibles, qu’ils soient d’ici ou qu’ils viennent d’ailleurs.

Le racisme lui était insupportable. Et lorsque certains fantasmaient sur une Corse pure, alors il se mettait à gronder « Corses, seriez-vous à ce point abâtardis, que vous soyez devenus insensibles au malheur des autres ».

Ces plaidoiries avaient la même force. Elles interpellaient les consciences bien au-delà du prétoire. Antoine avait l’âme d’un dreyfusard.

Tel fut le sens de son engagement dans la cité et à la ligue des droits de l’homme dont il fut le président en Corse au tournant des années 2000, et son conseiller juridique jusqu’à son assassinat, mandat que lui avait confié les instances nationales de la ligue.

Antoine était un homme libre, un homme éclairé et généreux. C’était aussi un ami pour mes enfants, ma femme et moi-même avec ce que cela signifie de fidélité, d’amour et de liens profonds et sincères avec toi, Jeanine, avec toi Anna-Maria, avec toi Paul. 

Désormais, Monsieur le Maire, lorsque j’arpenterai cette rue, mon regard évidemment se portera vers la plaque qui porte le nom d’Antoine. Et je verrai se dessiner, je vois déjà se dessiner son visage souriant, Antoine savourant une nouvelle victoire contre l’injustice, pour la dignité, celle d’avoir chassé des murs de notre bonne ville d’Ajaccio, un général qui fut un oppresseur pour les Corses. Une fois de plus, un coup de maître !"

Corse-Matin 04/02

dimanche 28 janvier 2018

Communiqué : convocation de la présidente de l'Associu Sulidarità

La présidente de l'Associu Sulidarità est convoquée à Paris, ce mardi 30 janvier, devant le juge antiterroriste pour recel de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

La LDH Corsica suivra avec attention particulière cette procédure qui se déroule dans un contexte sensible et que l'on voudrait résolument porté vers l'apaisement.

Présence au rassemblement de soutien à Ajaccio le mardi 30

samedi 20 janvier 2018

Situation politique corse : les enjeux démocratiques et sociaux - Conférence de presse en présence de Alta Frequenza, Corse-Matin, Corsenetinfos, France 3 Corse Via Stella, Télé Paese

Conférence de presse                                                  Ajaccio, le 20/01/2018

Depuis près de quatre ans, au travers de plusieurs scrutins, les deux dernières élections territoriales, la dernière législative et la dernière élection municipale, les Corses ont exprimé et confirmé des attentes politiques précises : plus de droit, plus de responsabilité, plus de reconnaissance et plus de maîtrise de leur destin.

Le dialogue qui semble vouloir être engagé du côté du gouvernement doit prendre en compte ces aspirations et non pas rappeler systématiquement des lignes rouges à ne pas dépasser.

La question des prisonniers politiques constitue un des enjeux de ce dialogue attendu par les Corses. A terme, il doit signifier l’autodissolution des organisations clandestines et la fin de la répression politique. Dans l’immédiat, du côté de l’Etat et conformément à la loi, il doit se concrétiser par le rapprochement de tous les prisonniers politiques. La question de l’inscription au FIJAIT doit être aussi examinée attentivement. Les conséquences de cette inscription suscitent des protestations légitimes et provoquent de nouvelles tensions.
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Les évènements de Borgo ne doivent pas être un prétexte pour ajourner une fois de plus les rapprochements. La LDH apporte son soutien aux fonctionnaires agressés et blessés. Le ou les coupables doivent être punis. Mais comment ne pas constater une gestion paradoxale de l’administration pénitentiaire. D’une part, en qualifiant de détenus particulièrement surveillés certains prisonniers politiques, cette administration entrave leur rapprochement tout en leur reconnaissant un comportement sans problème voire exemplaire depuis leur incarcération. D’autre part, elle n’informe pas ses personnels de l’incarcération de détenus particulièrement dangereux comme c’est le cas aujourd’hui à Borgo.
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Lors de son récent déplacement en Corse, madame Gourault a fait plusieurs annonces qui permettent enfin d’envisager un dialogue. Elle a notamment annoncé la possibilité d’une inscription de la Corse dans la Constitution. La constitutionnalisation de la Corse est la suite logique des évolutions institutionnelles que connaît la Corse depuis plusieurs décennies. Elle garantirait une reconnaissance de la singularité corse au plus haut niveau législatif. Cette annonce doit désormais être confirmée au plus vite pour entrer pleinement dans un calendrier de travail.

La possibilité d’une plus grande maîtrise de notre destin via un droit à la différenciation législative constitue aussi une perspective intéressante. Elle donnerait plus de pouvoirs de décision aux élus. Par voie de conséquence, elle doit donner plus de droit politique aux citoyens, notamment celui de voter ou d’être élu quels que soit sa filiation ou son lieu de naissance.

Pour illustrer ce que pourrait être une mise en œuvre du droit à la différenciation, madame Gourault a établi un lien entre ce nouveau droit et la loi Littoral, suscitant des protestations légitimes. L’Etat a rectifié ce propos. Toutefois, celui-ci est révélateur d’une empreinte forte de la désanctuatisation sur le modèle de développement de la Corse envisagé par l’Etat et revendiqué par certains élus et acteurs économiques. L’entreprise, l’accumulation capitalistique, la déréglementation sont au cœur de ce modèle. Le creusement des inégalités sociales et territoriales en sont les conséquences. L’abstention lors de la dernière élection territoriale est l’expression de la mise à l’écart de plus en plus de citoyens de ce projet de société déjà à l’œuvre.

Le développement de la Corse ne saurait être projeté sans une responsabilité sociale et environnementale que partagent l’Etat et les élus, mais les citoyens au travers notamment des syndicats et des associations. Le conseil économique social culturel environnemental constitue un interlocuteur. Au-delà, c’est l’ensemble des associations et des citoyens qui doivent être parties prenantes des discussions entre l’Etat et la Corse. Le dialogue attendu est aussi celui d’une autre démocratie. 

France 3 Corse Via Stella - Corsica Prima 20/01

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Corse-Matin 21/01
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jeudi 18 janvier 2018

Communiqué suite à l'annonce du prélèvement de l'ADN de 280 femmes

"La LDH a été attentive à l’annonce du prélèvement de l’ADN de 280 femmes dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Vincent Dorado. Cette mesure vise la nécessaire recherche de vérité. Elle peut aussi inquiéter. Comme l’indique le Procureur,  il s’agit d’une « opération de masse », même si elle est « ciblée ». Aussi la LDH retient avec intérêt que « les prélèvements qui ne correspondront pas seront détruits et n’entreront dans aucun fichier ». Elle souligne que ces prélèvements génétiques ne peuvent être utilisés dans le cadre d’une affaire incidente et sont soumis au principe de proportionnalité dans le temps. Elle rappelle que chacun dispose d’un droit d’accès aux données du FNAEG- fichier national des empreintes génétiques- et d’un droit de rectification en s’adressant à la CNIL."

Corse-Matin 19/01
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vendredi 12 janvier 2018

Hommage à Jean-Marie POLI

Il y a un an, le 14 janvier 2017, Jean-Marie POLI nous quittait. Nous n’oublions pas son action pour les droits des prisonniers politiques et son engagement auprès des familles concernées. Jean-Marie était un humaniste et cela le conduisait tout simplement à refuser le rejet de l’autre. Avec Jean-Marie, la LDH a partagé un chemin vers la paix, la justice et la fraternité.

vendredi 5 janvier 2018

Espoirs et inquiétudes au lendemain de l'élection de la Collectivité unique - Interview d'André Paccou dans Corse-Matin

Corse-Matin 5/01

Courrier de la section au président de Corsica Palestina suite au mail qu'il a adressé à la liste nationale de Bds France

"-----E-mail d'origine-----
De : vincent gaggini <vincent.gaggini@hotmail.fr>
A: bds-france@googlegroups. <bds-france@googlegroups.com>
Envoyé le : Ve, 22 Déc 2017 19:49
Sujet : [BDS France]
       Les calicots sur les grilles de la préfecture. 
      En prime la LDH qui s'est fait piéger par BDS
    Corse matin du 22/12 /2017
         Fratellanza à tutti"



Ajaccio, le 5 janvier 2018

Elsa RENAUT                                                                                                                                    
Présidente de la section LDH Corsica

A
Vincent GAGGINI                                                                                                                             
Président de Corsica Palestina
                                                                                                                
Monsieur le Président,

Nous avons pris connaissance avec effarement du mail que vous avez envoyé à l’adresse de la liste nationale de BDS France, suite au rassemblement qui a eu lieu devant la préfecture d’Ajaccio le jeudi 21 décembre 2017.
Nous avons ainsi appris qu’un de vos objectifs en tant que responsable de Corsica Palestina, lors de ce rassemblement, était de « piéger la LDH ». Votre intention malveillante révélée par vos propos, à l’inverse de toute fraternité, met en question les relations entre nos associations.                       
Surtout, elle paraît tellement dérisoire et scandaleuse face à ce qui semble prioritaire pour des militants de la paix au Proche-Orient, à savoir l’arrêt des souffrances pour le peuple palestinien et la revendication de leurs droits.
Au-delà de notre stupéfaction, nous ne pouvons accepter cette perfidie. Nous vous informons que ce courrier sera publié sur notre blog ldhcorsica

                                                                                                                                  Elsa Renaut